Les Tensions géopolitiques que nous connaissons depuis le début 2023, la hausse des énergies, les pertes du pouvoir d’achat du consommateur nous amène à un constat prévisible  !

Un recul «  sans précédent  » de la consommation de produits bio en France, les stocks de céréales et oléoprotéagineux bio, déjà importants, devraient atteindre  «  des niveaux historiques  »  à la fin de la campagne 2023/2024. En conséquence, des déclassements significatifs et un recul des surfaces certifiées bio sont attendus.

Les agriculteurs pris par un double effet ciseaux ne peuvent plus couvrir leur cout de production- Energie en hausse, engrais organique en hausse et baisse des prix du bio les obligent à vendre à perte.

Bruno BARIER GUILLOT directeur d’etudes chez intercéréales, précise lors des dernières rencontres grandes cultures à Paris le 7/11/23 que nous avons fait un bon en arrière de cinq ans  ! et ceci est vraiment un minima- pour certains prix en bio c’est un recul de plus de 10 ans.
Le marché des graines pour l’alimentation animale recule de 18 %, et celui de la meunerie de 15 % pour les mieux lotis.

Les surfaces de grandes cultures bio ont été multiplié par 4 en dix ans, pour atteindre 780  000 ha en 2022. Cela représente 6,8 % de la surface nationale de grandes cultures et environ 10  000 exploitations. Depuis deux ans, on observe un net ralentissement des conversions, et, au regard de la situation actuelle, un recul des surfaces de grandes cultures bio est attendu pour 2024  », pointe Bruno Barrier-Guillot.

Nous voyons bien à ce rythme-là que le déclassement des productions bio en conventionnel est presque inévitable.

« On a trop de marchandises dans les silos, et ce malgré un développement des exportations, qui, je le rappelle, étaient pratiquement inexistantes il y a deux ans. Concernant les céréales, on estime à 100  000 tonnes les stocks concernés par ces déclassements.». Une décision qui, comme l’a rappelé Stéphane Vanrenterghem, directeur de la coopérative Agribio Union, ne sera pas sans conséquence sur la prochaine campagne.  « Il faut s’attendre à une forte baisse des surfaces dans les secteurs situés au sud de la Vienne, là où est concentrée la plus grande partie des surfaces de grandes cultures bio. Cela passera soit par des déclassements, soit par des surfaces converties à l’herbe le temps d’y voir plus clair ou, plus préoccupant, par des déconversions », a-t-il indiqué.

Politiquement nos députés se mobilisent et signent à l’initiative de Sandrine Le Feur un amendement dans le cadre du projet de loi de finances 2024 pour demander qu’une aide d’urgence de 271 millions d’euros dédiée à l’agriculture bio soit inscrite au budget 2024.
Sandrine Le Feur a bien précisée que l’agriculture bio vivait une crise sans précèdent. Quatre chiffres clés le démontrent  :

  • La valeur du  marché du bio est en recul de 4,6% entre 2021 et 2022 et cela continue en 2023
  • Le chiffre d’affaires des  magasins bio a chuté de 12,2% entre 2021 et 2022 et se poursuit aussi en 2023
  • Le  nombre de magasins bio  a chuté de 10% depuis 2022 et 300 magasins ont fermé
  • 503 arrêts de certification ont eu lieu pour la seule filière grandes cultures depuis début 2023 et nous ferons un point en début 2024  !

LA FILIERE ELEVAGE BIO  :

Malheureusement pas mieux lotie que notre filière céréales. La crise du porc bio , les filières viandes lourdement impactées, l’œuf bio, le lait bio tous nos secteurs souffrent.

La fin du tunnel pour quand ? Dur à dire espérons qu’un vent meilleur soufflera fin 2024 pour notre filière bio !

Photo de James Baltz sur Unsplash

Prix départ France – stade de gros pour environ 27/30t (sauf indications contraires, prix hors taxes).
Majorations commerciales mensuelles base juillet  non comprises pour toutes céréales : 1.5€/t alimentation bétail  – 2€/t meunerie suivant les acheteurs.

Tendance des marchés

Ce qu’il faut retenir sur cette campagne 2019 :  une abondance de matière première conversion 2eme année qui a contribué à un effondrement du cours des céréales/protéagineux C2 par rapport à la récolte 2018, avec peu de perspectives haussières.

ProduitsPrix €/t basPrix €/t haut
Blé tendre qualité meunière FranceFranceDépart500530
Blé fourragerFrance Départ 310340
Blé fourrager C2France Départ 220240
TriticaleFrance Départ 315330
Triticale C2France Départ 225250
Grand épeautre décortiquéFrance Départ 880950
Petit épeautre décortiqué France Départ 1 530
SarrazinFrance Départ 880950
Blé dur qualité semoulièreFrance Départ 550580
Son départ meunerieFrance Départ 250260
Orge de moutureFrance Départ 310320
Orge C2France Départ 220240
Orge de brasserieFrance Départ 410435
Avoine alimentation animaleFrance Départ 250270
Avoine FloconnerieFrance Départ 390400
Seigle qualité meunièreFrance Départ 420450
Luzerne desh.France – UEDépart 270280
Luzerne desh. C2France Départ 220225
Pois protéagineuxFrance Départ 430445
Pois protéagineux C2France Départ 350360
FéverolesFrance Départ 420450
Féveroles C2France Départ 335350
LupinFrance Départ 480500
MaïsFrance Départ 340360
Maïs C2France Départ 290300
Tourteaux Tournesol départ huilerieFrance -UEDépart 480500
Tourteaux Colza départ huilerie FranceDépart 600630
Tourteaux Soja France Départ 870920
44% protéinesUE & autresDépart 670860
Graines Tournesol lino. qualité huilerie France Départ 620640
Graines Tournesol olé. qualité huilerie France Départ 660680
Graines Colza qualité huilerie France Départ 900940
Graines soja alimentation humaine France Départ 830840
Graines soja alimentation animale France Départ 670695
Graines soja C2 France Départ 580615

Depuis 2006, Valérie Livolsi est courtière en grains bio. Depuis Savigné, cette spécialiste en qualité et négociation commerciale met en relation les producteurs, coopératives, négoces et transformateurs.

Ce sont ses convictions personnelles qui ont poussé Valérie Livolsi à créer son entreprise. Après plusieurs années de travail en négociation commerciale et dans la qualité, notamment dans la filière bio, elle a décidé de franchir le pas. Originaire de la Vienne, c’est donc assez naturellement que Valérie Livolsi a implanté AB Services à Savigné. « Je connaissais notamment les transformateurs, et leurs besoins de qualité » explique la chef d’entreprise, qui a fait le choix de s’installer en tant que courtier. « Je fais partie de la fédération des courtiers, et d’Interbio Nouvelle-Aquitaine. Nous ne sommes pas sur les marchés matifs, et c’est vraiment la consommation et les consommateurs qui tiennent le marché. »
Concrètement, Valérie Livolsi travaille à écouler ou trouver des grains bio. Un travail qu’elle réalise avec les agriculteurs, les négoces, les coopératives et les transformateurs, et ce pour des céréales, oléagineux, protéagineux, tourteaux, mais aussi légumes secs. « J’essaie de mettre en place des fonctionnements qui permettent d’écouler et valoriser les productions ». Un engagement de pérennisation des filières qui lui tient particulièrement à cœur. Son goût pour la recherche de qualité lui permet d’apporter cet aspect à ses clients. « Je travaille sur des échantillons et j’y recherche des pesticides, des mycotoxines, et je me réfère évidemment aussi aux certifications bio. En tant qu’ancienne responsable qualité, je sais mettre en avant les éléments importants ».

Une experte du marché bio

Un travail qui lui permet de connaître particulièrement bien les marchés bio. « La grande demande des opérateurs, actuellement, ce sont les blés de meunerie. Mais le problème, c’est que dans les rotations, il n’y a pas que du blé!!! » Si les cultures en mélange gagnent du terrain, elle met en garde. « Lorsqu’on met un blé meunier avec des protéagineux, il en reste toujours. C’est vrai qu’agronomiquement, c’est bien, mais c’est plus compliqué à écouler. Les mélanges de trois matières premières, c’est presque ingérable ».
Autres demandes qui augmentent, les grains sans gluten : riz, quinoa, petits épeautres, pois chiches, millet. « Mais attention à ne pas s’engouffrer trop vite, et vérifier qu’il y a bien une demande en face » prévient Valérie Livolsi, qui évoque la cameline, dont la production a augmenté, alors que la demande ne suit pas vraiment. « Avant tout, il faut quand même faire en priorité ce qui pousse bien sur son territoire. Si on a un terrain à triticale, ce n’est pas la peine de faire du blé meunier…»

Côté prix, Valérie Livolsi travaille avec des références de prix, qu’elle va d’ailleurs prochainement communiquer sur son site internet (abservices-courtage-bio.fr). « Cette année, les prix ont diminué de façon importante. Selon les produits, je dirais entre 40 et 100 € la tonne ». Une conséquence de l’offre de plus en importante.

Par Élisabeth Hersand – La Vienne Rurale
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Le marché est en progression, les chiffres l’attestent comme en témoigne l’étude réalisée par l’agence bio. Extraits

Entre 2017 et fin 2018, nos constatons une augmentation de la SAU (Aurface Agricole Utilisée) de + de 17%. Cette progression est bien supérieure à celle observée entre 2016 et 2017. Les surfaces engagées en agriculture biologique en 2018 dépassent les 2 millions d’hectares.

Elles représentent 7.5% de la surface agricole utilisée des exploitations françaises.

  • Les surfaces en première année de conversion augmentent de +31% dépassant 268 000 hectares.
  • Les surfaces certifiées bio bénéficient d’une hausse de + 22% pour atteindre 1.5 millions d’hectares

Perspectives d’évolution des surfaces certifiées bio

Au vu des surfaces en conversion fin 2018 /début 2019 la surface certifiée bio devrait continuer d’augmenter dans les prochaines années, de l’ordre de 250 000 à 300 000 hectares par an.
Cette augmentation des surfaces produites en bio permettra de répondre à la demande croissante des consommateurs en produits bio.
Tous les secteurs du bio sont touchés par cette progression.

L’élevage

Les monogastrique s : + 31% pour les poules pondeuses, 20% pour les truies/
Les ruminants : les évolutions sont plus contrastées entre système laitiers et allaitants bio- (brebis vaches laitières , chèvres affichent des évolutions à deux chiffres (+20%  +14% et +15%).

La production française et la consommation européenne en un clin d’œil – Magazine Réussir Bio

Qu’en est-il en Europe chez nos voisins ?

Les surfaces de l’union européenne ont progressé de + 5% dépassant les 12.8 millions d’hectares. La France se situe à la troisième place derrière l’Espagne et l’Italie.

Le Marché bio se démocratise

+15% par rapport à 2017- en 2018 la moyenne des ménages français consacrait 136€ par an et par habitant au produits bio.
Pour le 3eme année consécutive les achats progressent !!!!

  • La grande distribution sort gagnante car elle représente 49%
  • La vente directe 12%
  • Les magasins bio spécialisés 34%
  • Autres commerçants artisans restauration.5%

Le marché Bio dans l’union européenne.

Le top 3 :

  • Allemagne 10.3 MDS €
  • France 8.3MDS €
  • L’Italie 3.6  MDS €

MDS (milliards d’euros)
Pour en savoir plus : agence bio www.agencebio.org

Interview de Didier Guillaume, Ministre de l’agriculture – Magazine Réussi Bio

Les chiffres contenus dans cet article sont issus de l’agence bio.

La seconde édition du guide des entreprises et des groupements de producteurs bio de Nouvelle-Aquitaine est sortie !

Plus qu’un répertoire, ce guide construit à la manière d’un annuaire et par secteur d’activités démontre la vitalité du secteur bio et l’engagement de tous les acteurs, de la production à la distribution.

Et bien évidemment, AB Services y est répertorié

Plus d’informations sur Inter Bio Nouvelle Aquitaine, en suivant ce lien