Depuis 2006, Valérie Livolsi est courtière en grains bio. Depuis Savigné, cette spécialiste en qualité et négociation commerciale met en relation les producteurs, coopératives, négoces et transformateurs.

Ce sont ses convictions personnelles qui ont poussé Valérie Livolsi à créer son entreprise. Après plusieurs années de travail en négociation commerciale et dans la qualité, notamment dans la filière bio, elle a décidé de franchir le pas. Originaire de la Vienne, c’est donc assez naturellement que Valérie Livolsi a implanté AB Services à Savigné. « Je connaissais notamment les transformateurs, et leurs besoins de qualité » explique la chef d’entreprise, qui a fait le choix de s’installer en tant que courtier. « Je fais partie de la fédération des courtiers, et d’Interbio Nouvelle-Aquitaine. Nous ne sommes pas sur les marchés matifs, et c’est vraiment la consommation et les consommateurs qui tiennent le marché. »
Concrètement, Valérie Livolsi travaille à écouler ou trouver des grains bio. Un travail qu’elle réalise avec les agriculteurs, les négoces, les coopératives et les transformateurs, et ce pour des céréales, oléagineux, protéagineux, tourteaux, mais aussi légumes secs. « J’essaie de mettre en place des fonctionnements qui permettent d’écouler et valoriser les productions ». Un engagement de pérennisation des filières qui lui tient particulièrement à cœur. Son goût pour la recherche de qualité lui permet d’apporter cet aspect à ses clients. « Je travaille sur des échantillons et j’y recherche des pesticides, des mycotoxines, et je me réfère évidemment aussi aux certifications bio. En tant qu’ancienne responsable qualité, je sais mettre en avant les éléments importants ».

Une experte du marché bio

Un travail qui lui permet de connaître particulièrement bien les marchés bio. « La grande demande des opérateurs, actuellement, ce sont les blés de meunerie. Mais le problème, c’est que dans les rotations, il n’y a pas que du blé!!! » Si les cultures en mélange gagnent du terrain, elle met en garde. « Lorsqu’on met un blé meunier avec des protéagineux, il en reste toujours. C’est vrai qu’agronomiquement, c’est bien, mais c’est plus compliqué à écouler. Les mélanges de trois matières premières, c’est presque ingérable ».
Autres demandes qui augmentent, les grains sans gluten : riz, quinoa, petits épeautres, pois chiches, millet. « Mais attention à ne pas s’engouffrer trop vite, et vérifier qu’il y a bien une demande en face » prévient Valérie Livolsi, qui évoque la cameline, dont la production a augmenté, alors que la demande ne suit pas vraiment. « Avant tout, il faut quand même faire en priorité ce qui pousse bien sur son territoire. Si on a un terrain à triticale, ce n’est pas la peine de faire du blé meunier…»

Côté prix, Valérie Livolsi travaille avec des références de prix, qu’elle va d’ailleurs prochainement communiquer sur son site internet (abservices-courtage-bio.fr). « Cette année, les prix ont diminué de façon importante. Selon les produits, je dirais entre 40 et 100 € la tonne ». Une conséquence de l’offre de plus en importante.

Par Élisabeth Hersand – La Vienne Rurale
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